Vivre aux Philippines Mindanao: IGUIG, AU NORD DE LUZON ... AUX PHILIPPINES

Iguig dans la province de Cagayan

Faisons un tour sur la province la plus Nord-est de la grande île de Luzon, la province de Cagayan. A partir de la capitale de cette province, la ville de Tuguegarao située dans la Cagayan vallée, remontons plus au nord en direction de la ville d’Iguig.

Iguig, quatre mille habitations pour une population d’un peu plus de 26.000 habitants.

Que trouve-t-on à Iguig qui se situe à une vingtaine de kilomètres de la capitale provinciale ?

Une vieille église, une station d’essence Petron, des ‘’eateries’’, sortes de mini-restaurants locaux et quelques Sari-sari stores. Plus quelques douzaines de fabricants de poteries locales.

A proximité de la vieille église se trouvent les collines du calvaire et des statues représentent les différents épisodes de la passion du Christ.

Mel Gibson battu!

La passion du Christ représentée par quatorze scènes de la croix dans les collines d’Iguig, c’est une expérience encore plus impressionnante que le film de Mel Gibson.

Vous vous promenez à travers 14 scènes sur les collines verdoyantes (quand j’y suis passé tout du moins) de la campagne locale. Des statues géantes représentant les différents personnages attirent de nombreux touristes ainsi que des foules de croyants, plus spécialement durant la semaine sainte.

L’ensemble a été construit en 1982 par le Frère Rogelio Cortez et l’entretien en est assuré par le Gouvernement local.

Etonnant que ce Jésus sur sa croix au milieu des collines verdoyantes.
Dans mon souvenir le mont des oliviers était beaucoup plus aride et desséché.

Mais ce n’est pas de Jésus dont je souhaite vous parler aujourd’hui, mais des potiers.

Comme la plupart des villes philippines, Iguig suit la politique du gouvernement, le ‘’Une ville, un produit’’, est à l’honneur.

Sur l’ensemble du pays, le gouvernement encourage les gens à fabriquer un seul produit, chaque ville est ainsi spécialisée dans un produit unique.

Il y a de nombreux avantages et quelques désavantages dans ce système.

Parmi les avantages l’on peut citer l’économie d’échelle ; plusieurs fabricants qui se partagent, les ressources et matières premières, la formation, les aides et l’assistance du gouvernement.
Ainsi à Iguig, le savoir-faire se transmet d’une génération à l’autre, similaire en quelque sorte à ce qui se passait en Europe au moyen-âge.

Le premier désavantage est que vous vous retrouvez avec de nombreux fabricants du même produit au même endroit, ce qui peut avoir tendance à faire chuter les prix.

Bon, après tout, les prix qui baissent, cela profite aux consommateurs, à vous comme à moi.

Le deuxième désavantage que je vois, particulièrement dans ce pays qui est vaste et composé de 7.107 îles, c’est la distribution et le coût du transport. Ce qui fait que dans de nombreux cas, c’est le consommateur qui doit aller au produit et non le produit qui vient au consommateur !
Pas une très bonne démarche marketing, à mon idée tout du moins.

Certaines régions sont ainsi réputées pour la grande qualité de leur produit.

Petit problème, il va vous falloir vous déplacer sur telle région pour tel produit et sur une autre région pour un autre produit … mais le pays, comme déjà souligné, est très vaste.

Ainsi, lorsque vous visitez les Philippines, vous allez trouver des fabricants d’un même produit installés sur quelques kilomètres. Plus loin ce seront d’autres fabrications que vous allez trouver, mais toujours concentrées sur une petite distance, voire sur une ville.

Revenons à nos potiers d’Iguig que fabriquent-ils avec l’argile ?

Des ‘’Palayoks’’ ou pots servant à la cuisson des aliments. Ils se présentent sous différentes tailles, cela va de celui qui peut contenir un demi-litre d’eau jusqu’à la jarre de 100 litres.

Les plus petits sont destinés à préparer le Pinakbel, des légumes Ibanag mijotés avec du bagoong. Les intermédiaires servent à cuire le riz ; vous mettez le riz et l’eau dans le pot, recouvrez et directement sur le feu de charbon de bois ou de bois, le Palayok résiste bien à la flamme. En vingt minutes votre riz est cuit, collant à souhait.

Les plus grands sont destinés à la préparation du chocolat local. Les graines de cacao sont grillées, puis écrasées à la main, dans le même pot.

Ceux de 100 litres sont plus destinés à la conservation de l’eau potable, l’argile gardant l’eau fraîche, même par grande chaleur.

Il est également possible, chez ces potiers, de s’approvisionner en briques, briques qui vont servir à la confection des fours, comme les fours à pain par exemple.

L’on trouve aussi des Kalan(s).
Le Kalan étant une sorte de réchaud avec ou sans grille et qui peut être chauffé au charbon de bois ou au bois, il en existe de nombreuses tailles. Pour vous donner une idée, cela ressemble un peu à un Hubachi, mais en plus grand. Tous ces produits sont très résistants, l’argile est de bonne qualité et le savoir-faire, certain.

Notez également que le potier est capable de pratiquement tout faire, si cela peut-être réalisé avec de l’argile. Statues, pots de fleurs, fontaines, etc.

Avis, Critiques et commentaires comme d'habitude sont les bienvenus.

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